L’architecture à Annecy
Construite sur plusieurs siècles par cercles successifs, Annecy offre par quartier une architecture emblématique d’une époque.
Classique, art déco, moderne ou contemporain, différents courants se côtoient et participent à sa richesse. De l’appartement de charme dans un bâtiment classique du XIXe siècle à la résidence contemporaine, la ville d’Annecy dispose d’une variété de lieux à vivre empreints de caractère, d’histoire et de modernité.
Le passé médiéval de la vieille ville
Rues étroites pavées, placettes, passages couverts sous arcades, fontaines et bassins, la vieille ville sur les bords du Thiou témoigne de son passé médiéval où l’habitat « savoyard », avec ses formes simples et petites ouvertures, domine. Le Palais de l’île, alors modeste maison forte, est édifié au XIIe siècle, les bâtiments en pierre des XVIe et XVIIe siècles remplacent les petites habitations en bois fréquemment sujettes aux incendies. Enfermée dans ses remparts, Annecy est alors une très petite ville.
Il faut attendre le XIXe siècle pour que la ville s’ouvre et commence son extension.
L’architecture classique, néo-classique et régionale « savoyard »
Immeubles bourgeois et habitations modestes aux façades régulières particulièrement soignées sont édifiés sur de nouvelles rues. La fin du XIXe et le début du XXe siècles sont marqués par le développement de la maison individuelle, hôtels particuliers et demeures de maîtres à l’architecture classique. Les entrées sont soignées et possèdent souvent un auvent, un fronton ou un balcon en avancée au-dessus de la porte. Les ouvertures sont plus hautes que larges et la pierre de taille est utilisée.
L’architecture néoclassique est privilégiée pour la construction des bâtiments publiques. L’Hôtel de Ville, la Préfecture, le haras et le lycée Berthollet en sont les symboles et marquent le paysage d’Annecy.
S’inspirant de l’architecture de montagne, le caractère « régionaliste savoyard » se retrouve également à travers les différents quartiers et concerne aussi bien les villas, maisons de ville que les immeubles d’habitation.
En pleine expansion économique et démographique, de nouveaux quartiers se développent près de la gare et du lac où les architectes copient l’architecture des grandes villes et dessinent des bâtiments en rupture complète avec la construction traditionnelle annécienne.
L’art nouveau se développe et notamment l’art déco.
L’Art nouveau
Datant du début du XXe siècle, les constructions Art-Nouveau sont peu nombreuses à Annecy mais exceptionnelles par leur qualité architecturale et décorative. Caractérisée par une utilisation de différents matériaux, de décor floral et de formes arrondies, elles témoignent du développement touristique d’Annecy.
L’Art déco
Annecy possède une architecture des années 20s et 30s assez riche utilisant les éléments art déco tout à fait typiques de la période.
Regroupés en îlots, les bâtiments sont en béton armé et s’élèvent sur 6/7 étages. La simplicité et la pureté des lignes sont favorisées et toute ornementation superflue est rejetée. Les ouvertures s’élargissent et les façades alignent désormais des bow-windows (fenêtres s’avançant sur la façade), loggias et balcons aux garde-corps en ferronnerie alternant des motifs de fontaines, spirales et virgules.
Répartis dans plusieurs quartiers de la ville, ces bâtiments se trouvent principalement dans les quartiers de la gare/Poste, du Lac, et de l’Impérial. Dans le quartier de la Poste, les constructions datent plutôt des années 20s alors que les quartiers du Lac, de l’Impérial, de Bonlieu et de la préfecture sont très années 30s.
Le mouvement Moderne
Dès les années 50s, Annecy entre dans une nouvelle étape de son développement alimenté par un accroissement considérable de sa population. De grands ensembles d’habitations issus des politiques de logements de masse sont édifiés dans les années 1960s. Nous sommes alors dans le mouvement moderne dans la lignée de Le Corbusier.
Destinés à accueillir le plus grand nombre, les bâtiments se caractérisent par des lignes géométriques simples et leur côté très fonctionnel. Apparaissent les pilotis, le plan libre, la façade libre, la fenêtre en bandeau et le toit-terrasse. Les halls d’entrée des immeubles, en verre et en pierre, sont toutefois particulièrement soignés et s’ornent d’œuvres d’art.
A Annecy, cette époque est marquée par des projets architecturaux suscitant quelques oppositions et qui seraient irréalisables aujourd’hui.
L’avenue d’Albigny en front du lac sera ainsi marquée par 3 tours de 12 étages : Le Panoramic (1955) d’Albert Janin, Le Carignan ou Président (1959) de Paul-Louis Coulin, les Marmottes (1964).
Exemples de constructions : la MJC des Marquisats, Les Galeries Lafayette, le palais de justice, la résidence « La Forclaz », l’immeuble « La Résidence », le quartier de Novel
L’architecture contemporaine
L’ampleur de l’urbanisation et le changement climatique imposent de nouvelles contraintes et bousculent les codes de l’architecture. Il s’agit désormais d’économiser l’énergie et les ressources, de favoriser les déplacements doux et la qualité de vie.
Les éco-quartiers se développent (Les Passerelles à Cran-Gevrier ainsi que les futurs quartiers de Vallin-Fier à Annecy et Pré-Billy à Pringy) et participent à l’évolution de la nouvelle commune d’Annecy née de la fusion en 2017 de 6 anciennes communes (Annecy, Annecy-le-Vieux, Cran-Gevrier, Meythet, Pringy et Seynod).
Depuis le 1er janvier 2022, la nouvelle règlementation environnementale (RE2020) instaure des nouvelles normes s’appliquant à toute construction neuve afin de réduire la consommation d’énergie des bâtiments et des maisons individuelles.
Quant au bâti ancien, la ville d’Annecy conduit un programme d’intérêt général sur son territoire nommé « J’éco-rénove » pour accompagner la rénovation thermique des immeubles de logements privés. Environ 2000 logements construits entre 1945 et 1980 sont concernés.
Le défi de l’architecture contemporaine est de proposer des solutions innovantes pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui. Les nouveaux bâtiments sont pensés pour être performants ou à faible consommation énergétique. La luminosité naturelle est favorisée via des fenêtres panoramiques, murs-fenêtres ou puits de lumière. Les matériaux naturels ou recyclés sont privilégiés. Des toits-terrasses ou murs végétalisés sont aménagés sur les bâtiments. La tendance est au vert.
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SOURCES
- Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE 74)
- Ville d’Annecy (AVAP, PLU)
